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Un père peut en cacher un autre…

Document de l'assistance publique - Verdier

L'histoire

Le 12 juin 1917, Jean-Marie VERDIER, un garçon de café de 32 ans, se marie avec Ernestine GUY, une couturière de 24 ans. Il était temps ! Leur fille, Marguerite naît 2 semaines plus tard, le 27 juin. Un petit Yvon arrive l’année suivante, en 1918 et une petite Yvonne, en 1922.

Jean-Marie et Ernestine ne s’entendent plus. En 1922, ce dernier décide de quitter sa femme et ses 3 enfants.

En 1926, lors du recensement de population de Royan (17), Ernestine vit avec ses enfants et un « pensionnaire ». Il se prénomme Raymond BELLET, un cordonnier, père de 6 enfants, en instance de divorce.

D’ailleurs, la même année, Ernestine donne naissance à un petit Raymond… VERDIER… Cet enfant n’est autre que le fils de Raymond BELLET. Mais comme Jean-Marie VERDIER et Ernestine GUY ne sont pas divorcés, le petit Raymond porte donc le nom de famille du mari de sa mère : VERDIER. D’autres enfants naissent dans ce même cas de figure :
– Gaston, en 1928 ;
– Emmanuel, en 1930 ;
– Marie-Thérèse, en 1932.

L'assistance publique

En 1932, l’assistance publique décide de prendre en charge les 7 enfants VERDIER : Marguerite, âgée de 15 ans ; Yvon, âgé de 14 ans ; Yvonne, âgée de 10 ans ; Raymond, âgé de 6 ans ; Gaston, âgé de 4 ans ; Paul, âgé de 2 ans et Marie-Thérèse, âgée de 10 mois.

Par décision du tribunal, les époux VERDIER sont déchus de leur droits parentaux.

D’une part, Jean-Marie « se désintéresse totalement de ses enfants ».

D’autre part, Ernestine et Raymond ne s’en occupent pas suffisamment :

« Ils s’absentent fréquemment durant plusieurs jours, laissant seuls et dépourvus des aliments et des soins nécessaires leurs enfants en bas âge […]« .

Pour le tribunal, les enfants « ne voient que de mauvais exemples et vivent dans un abandon qui compromet leur moralité comme leur santé et même leur sécurité« .

Malgré tout, inquiète pour ses enfants, Ernestine (dite Yvonne) envoie une lettre à sa fille, Marguerite :

Lettre Yvonne Guy
A.D. 17


« Saint André de Lidon, le 16 décembre 1932

Ma chère fille

Je viens te demandé de bien vouloire me faire savoir de vos nouvelles à tous si cela tes possible je pense me présenté sous peut pour le rapel du jugement console bien tes petits frères et embrasse les bien tous pour moi je trouve toujour ma maison bien grande mai ne perdé pas courage mes chères petits car vous savez bien que je ne vous aient pas abandonné Mimi doit avoire trouvé son tété adré Répond moi ta mère qui vous embrasse bien à tous

Yvonne Guy

Chez Mr Bellet à Saint André de Lidon »

Le destin

Extrait de jugement
A.D. 17

En parallèle, la même année, Raymond est incarcéré pour 2 mois, à la prison de Jonzac (17), pour une affaire d’escroquerie.

En 1935, l’aînée, Marguerite, demande de l’aide pour retrouver sa mère. Les services de l’assistance publique lui répondent qu’ils n’ont eu aucune nouvelle depuis son admission.

En 1938, Jean-Marie VERDIER décède, âgé de 53 ans. En 1940, Ernestine et Raymond se marient. Ernestine décède peu de temps après, en 1945.

Les enfants ne reverront jamais leurs parents et n’auront aucun souvenir d’eux. Ils grandiront séparés les uns des autres. Raymond, Gaston, Paul et Marie-Thérèse porteront toute leur vie le nom de VERDIER sans jamais connaître l’identité de leur vrai père, celui qui les a vu naître…

Coralie Verdier

Coralie Verdier

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