Joachim naît le 3 mars 1876 à Béninze, un village d’Arzon, dans la presqu’île de Rhuys, dans le Morbihan.
Fils d’un meunier devenu marin, il est le petit dernier de la fratrie. Ce petit breton peut compter sur ses deux grandes soeurs : Zélima et Amélie.
A l’âge de 18 ans, il débute la navigation au cabotage entre les ports de la Manche et ceux de l’Atlantique.
En 1895, il quitte sa Bretagne natale pour rejoindre sa soeur, Zélima, à La Rochelle. Le Port de La Rochelle souhaite se développer. Pour cela, la main d’oeuvre est bienvenue. Les marins bretons sont très prisés car leurs compétences leur assurent une excellente réputation. Ainsi, il est patron-pêcheur sur les bateaux à voiles (chaloupes ou dundees) et matelot sur les premiers bateaux à vapeur armés à La Rochelle vers 1900.
En 1899, Joachim épouse Marie-Josèphe LE THIESSE, une jeune couturière de 25 ans, à la mairie de La Rochelle et à l’église Saint-Sauveur, dite l’église des marins. A cette occasion, il reconnait et légitime Anaïse, qu’il aurait eu avec Marie-Josèphe, 6 ans auparavant, à Port Navalo, un autre village d’Arzon. En 1901, Marie-Josèphe accouche d’une petite Louisa, dans leur logement, rue des Mariettes, pendant que son mari est parti en mer.
Quatre autres enfants viennent compléter la famille :
– Arsène, en 1903 mais décède 2 ans plus tard ;
– Emilienne, en 1907 ;
– Aimé, en 1908 mais décède l’année suivante ;
– Joachim, en 1909.
Le couple aura 7 enfants en tout mais seulement 3 atteindront l’âge adulte.
Nous sommes en 1912.
Joachim et Marie-Josèphe vivent maintenant 3 rue Saint-Sauveur à La Rochelle (voir photo ci-contre). Le 18 avril, la petite Emilienne décède à l’âge de 4 ans.
Le mois suivant, Marie-Josèphe donne naissance à un petit Ange, qui ne survit que quelques jours. Le chagrin est immense mais la vie continue…
Marie-Josèphe s’occupe de ses enfants, pendant que Joachim part travailler en mer pour faire vivre sa famille.
Ainsi, il quitte le port de La Rochelle à bord du dundee Roger-André avec son équipage. C’est un bateau à voiles adapté au travail de la pêche, notamment la pêche au thon.
Il fait escale au port de la Corogne, en Espagne.
Puis, il repart le 24 septembre et remonte le long de l’Atlantique pour se rendre sur les lieux de pêche. Quelques jours plus tard, la météo évoque une dépression sur les côtes.
La dépression annoncée est bien plus importante qu’elle n’y parait.
Les dégâts sont considérables.
Selon la légende familiale, alors que la tempête faisait rage, Marie-Josèphe a entendu cogner à la porte. Elle se lève pour aller ouvrir, mais il n’y a personne. Cette nuit là, elle a compris que son mari avait disparu…
Après de longues journées d’attente et d’espoir, il faut se rendre à l’évidence, le bateau ne rentrera jamais au port. On ne retrouvera rien du Dundee Roger-André et de son équipage, il a disparu «corps et biens».
Il faudra attendre deux années pour officialiser la disparition du dundee Roger-André et de son équipage :
Décédé à l’âge de 36 ans, Joachim laisse une veuve de 38 ans et ses 3 enfants âgés de 19 ans, 11 ans et 3 ans.
Sources :
– Carte postale du Port de La Rochelle (photo d’accueil) : A.D. 17 en ligne – 10 Fi 434
– Tableau « La Becquée » de Jean-François Millet :
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Becqu%C3%A9e_(Millet)
– Vue générale du Port de La Rochelle :
https://www.geneanet.org/cartes-postales/view/8952#0
– Bateau quittant le port de La Rochelle :
https://www.geneanet.org/cartes-postales/view/5039145#0
– Carte postale avec un marin, deux femmes et un bébé :
http://cartespostaleslarochelle.eklablog.com/quartier-du-vieux-port-gallery182110
